Oreiller de voyage, compagnon de reve et d’evasion poétique
Confidences sur l’oreiller d’une poétesse après quelques vers.
Oreiller de voyage, poésie et images
L’oreiller d’une petite fille
Cher petit oreiller, doux et chaud sous ma tête,
Plein de plume choisie, et blanc! et fait pour moi!
Quand on a peur du vent, des loups, de la tempête,
Cher petit oreiller, que je dors bien sur toi!
Beaucoup, beaucoup d’enfants pauvres et nus, sans mère,
Sans maison, n’ont jamais d’oreiller pour dormir;
Ils ont toujours sommeil. O destinée amère!
Maman! douce maman! cela me fait gémir.
Et quand j’ai prié Dieu pour tous ces petits anges
Qui n’ont pas d’oreiller, moi, j’embrasse le mien.
Seule, dans mon doux nid qu’à tes pieds tu m’arranges,
Je te bénis, ma mère, et je touche le tien.
Je ne m’éveillerai qu’à la lueur première
De l’aube; au rideau bleu c’est si gai de la voir!
Je vais dire tout bas ma plus tendre prière:
Donne encore un baiser, douce maman! Bonsoir!
Dieu des enfants! le cœur d’une petite fille,
Plein de prière (écoute!), est ici sous mes mains
On me parle toujours d’orphelins sans famille:
Dans l’avenir, mon Dieu, ne fais plus d’orphelins!
Laisse descendre au soir un ange qui pardonne,
Pour répondre à des voix que l’on entend gémir.
Mets, sous l’enfant perdu que la mère abandonne,
Un petit oreiller qui le fera dormir!
Et vous, lequel de ces oreillers confort vous fera le mieux dormir ?
L’oreiller, refuge d’une poétesse mélancolique
Marceline Desbordes-Valmore, voyages sur l’oreiller
(1756 – 1859 ) Poétesse française fut surnommée «Notre-Dame-Des-Pleurs» en référence aux nombreux drames qui jalonnèrent sa vie.
Chambre, lit et oreiller furent certainement ses refuges, la protégeant de la cruauté du monde, accueillant ses litanies de soupirs et de pleurs, les nuits de désespoir.
L’oreiller, surtout, sut lui procurer réconfort et conseils.
Il la fit voyager aux antipodes de ses chagrins et lui ouvrit la porte du pays des rêves. Onirique et flamboyant, ce domaine de l’imaginaire revigorant lui fit bientôt oublier sa peine .
L’oreiller magique vous y conduirait les yeux fermés.
Oreiller de voyage et d’inspiration poétique
Autodidacte, elle fut considérée comme précurseur dans le domaine de la poésie et encensée par ses contemporains :
- Sainte Beuve définit sa poésie comme «si passionnée, si tendre, et véritablement unique en notre temps».
- Honoré de Balzac, admirait son talent et la spontanéité de ses vers, «assemblages délicats de sonorités douces et harmonieuses et qui évoquent la vie des gens simples».
Il lui déclara sa proximité en ces termes : «nous sommes du même pays, Madame, du pays des larmes et de la misère».
- Charles Baudelaire, fasciné par l’auteur tant que par la femme, écrivit à son propos : « elle fut à un degré extraordinaire l’expression poétique de toutes les beautés naturelles de la femme»
Et vous, sensibles lecteurs, les oreillers de voyage vous réconfortent ?
Cet article vous touche ou vous exaspère ?
Faites nous vos confidences sur l’oreiller de voyage…dans les commentaires
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